Le premier baiser est un moment inoubliable. Plus fort même que la première relation sexuelle, il évoque les souvenirs d’enfance. Il est souvent nimbé d’une étrange impression : celle de l’interdit, celle du mensonge aux parents, celle du sentiment d’avoir franchi un cap. Il marque un tournant dans la vie des jeunes gens. A partir de cet instant, ils ne sont plus tout à fait des enfants mais pas encore des adultes.
Longtemps, le premier baiser reste comme un moment unique… et fort désagréable finalement. On s’était pourtant préparé à cette éventualité depuis longtemps en s’essayant sur le dos de sa main, en cachette. On s’était imaginé tout un monde de plaisir, enjolivé il est vrai par les discussions acharnées avec les copines et les copains. Ce premier baiser que tous les jeunes gens espèrent et redoutent à la fois est maladroit même s’il est sincère. Entre dégoût et curiosité, les jeunes s’interrogent sur la conduite à tenir. Est-ce finalement ça le grand saut ? Pourquoi leur premier baiser n’a pas été aussi parfait que ceux du cinéma ?
Le plaisir du premier baiser est bel et bien rétroactif. Après coup, des années plus tard, on se souvient avec nostalgie de ce moment privilégié, comme une bulle de savon éphémère. Et si l’instant n’était pas si magique que ça, c’était tout simplement que l’attente de ce premier émoi était finalement plus délicieuse que l’acte lui-même. Pour la première relation sexuelle, le même phénomène se produit souvent. On s’en fait tout un monde, il faut dire que l’on ne parle que de ça avec ses copains… Et puis la réalité prend le pas. Le concret fait éclater les rêves d’enfance. Le plaisir viendra après, quand l’excitation de la première fois laissera la place aux plaisirs d’être ensemble, tout simplement.
